A Mayotte plus que dans tout autre territoire de la République, la lutte contre la désertification médicale est un enjeu très important dans un contexte compliqué, avec le déploiement progressif du droit commun de protection sociale et une «densité particulièrement faible des professionnels de santé libéraux», explique l’Agence régionale de Santé qui fait le bilan d’un dispositif lancé en 2012.
Il y a 5 ans en effet, Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales et de la santé, mettait en place le «Pacte territoire santé». L’objectif était «d’apporter une réponse pragmatique aux difficultés d’accès aux soins dans les territoires», notamment en incitant les jeunes médecins à exercer dans des zones manquant de professionnels.
Cette opération associe tous les acteurs concernés: ministère et agences régionales de santé (ARS) mais aussi élus, professionnels de santé et représentants de patients. Les mesures mises en place étaient variées, allant de la formation des professionnels à leurs conditions d’exercice en passant par leur installation. Chez nous, le Pacte Territoire Santé a été déployé par l’ARS auprès des acteurs de La Réunion et de Mayotte.
Quelques effets à Mayotte
Fin 2015, au regard des premiers éléments de bilan, un «pacte territoire santé 2» a été imaginé pour intégrer de nouvelles initiatives. C’est ainsi que de mesures ont été lancées comme le contrat d’engagement de service public (CESP) pour fidéliser des jeunes médecins dans des spécialités et des lieux où la continuité des soins est menacée, le contrat de praticien territorial de médecine générale (PTMG), les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les médecins correspondants du SAMU (MCS).
Et ce sont quelques-unes de ces dernières mesures qui ont porté quelques fruits à Mayotte. Dans un communiqué, l’ARS indique que ces leviers du Pacte territoire santé ont permis l’installation d’un médecin dans le service pédiatrique du CHM, la structuration d’un exercice pluri-professionnel à travers la création d’une maison de santé multi-sites et l’amélioration de l’accès aux soins urgents grâce au déploiement sur l’ensemble des dispensaires des médecins correspondant du SAMU (23 MCS).
Pour La Réunion, l’ARS a relevé l’installation de médecins généralistes sur des territoires peu dotés à la Possession, Bras-Panon et Saint-Gilles-les-Hauts et la création de 9 maisons de santé.
Le pacte territoire santé permet d’ouvrir les stages en cabinets de ville aux étudiants de spécialités comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, de renforcer des aides à l’installation des jeunes médecins dans les territoires fragiles avec un objectif de 1.000 généralistes ou autres spécialités installés d’ici à la fin de l’année 2017, grâce à des garanties de revenus ou encore d’apporter un soutien financier au travail en équipe avec la volonté d’atteindre 1.000 maisons de santé et de créer des maisons ou centres de santé dans les quartiers prioritaires de la ville, grâce à un partenariat avec la caisse des dépôts et de consignations.
RR
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