« Jusqu’à maintenant, il y avait un laisser aller, il n’y avait pas de contrôle sur l’enseignement de l’islam »… La sentence de Younoussa Abaine, directeur de la médiation sociale au conseil départemental, tombe au moment où le président Macron veut réformer l’islam de France. Mais il ne faut pas y voir de lien direct, explique-t-il : « Nous venons de créer la Fédération des associations d’éducation islamistes pour répondre à notre projet politique départemental sur l’enseignement religieux, avec comme double objectif la lutte contre les violences et contre la radicalisation ».
En dehors de quelques tentatives relevant de l’épiphénomène selon lui, il n’y a pas de radicalisation pour l’instant à Mayotte, « la préfecture nous l’a confirmé », par contre, les violences liées à la perte de valeurs sont à combattre. « Nous allons proposer un support pédagogique commun à tous les madrassas et les chionis, et établi en fonction de l’âge de l’enfant, de la primaire à la Terminale ».
L’imam Al-Chafii absent
Le contenu, c’est le conseil départemental qui va s’en charger, « à partir d’une étude rigoureuse scientifique. Il faut auparavant cerner ce qui est actuellement enseigné, ce sont les cadis et les secrétaires greffiers qui doivent nous faire remonter tout ça. Figurez vous que pour enseigner notre islam sunnite de rite Chaféite, il n’y avait aucun livre de l’imam Al-Chafii dans les écoles coraniques ! »
Intégré à son service de médiation sociale, le « service recherche, étude et éducation » va lancer « l’opération d’encadrement du culte », a-t-il annoncé ce samedi devant les religieux, maitres coraniques, et cadis. C’est Saïd Kambi, DGS de Sada, qui a été nommé à la présidence de la Fédération.
Le premier acte fut de répertorier l’ensemble des madrassas, des chionis et des mosquées, « nous en sommes à 195 mosquées sur les 13 communes inventoriées », et le nombre d’enseignants et le contenu de leur enseignement.
Une Fédération amenée à être le partenaire du Département « mais aussi de l’Etat, sur les problématiques de l’enseignement et de lutte contre la délinquance », précise Younoussa Abaine.
Nous nous orientons donc vers un enseignement encadré et unifié sur l’ensemble du territoire, et adapté à l’âge des jeunes fidèles.
Anne Perzo-Lafond
Lejouraldemayotte.com
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