Aucun accord n’a été trouvé ce mercredi soir entre les sociétés MCG, gestionnaire du port de commerce, et SMART, manutentionnaire. Le navire serait malgré tout déchargé.
L’ordonnance du tribunal administratif daté du 9 octobre lui donnait la possibilité d’expulser la société de manutention SMART de Longoni, mais Ida Nel, la gestionnaire du port à travers sa société Mayotte Channel Gateway (MCG), ne s’était pas résolue à appliquer une mesure impopulaire, la SMART employant 196 salariés.
Mais aussi, parce qu’un arrangement plus judicieux pouvait lui permettre d’utiliser ses grues achetées avec défiscalisation, sous réserve de recruter du personnel. Ce sera celui de la SMART qui met à disposition, sous conditions, ses grutiers selon l’accord signé le 23 décembre dernier.
La CMA-CGM au cœur du conflit
Des conditions détournées pour la SMART, qui refuse d’opérer pour les navires de la CMA-CGM, compagnie qui s’est détournée d’elle, lui préférant pour la manutention Manu Port, filiale récente de MCG, dirigée par le fils d’Ida Nel. La compagnie CMA-CGM qui figure parmi les leaders mondiaux du transport maritime avait dérouté un de ses navires la semaine dernière.
En représailles, MCG avait dénoncé lesdits accords et empêchait l’accès du port aux salariés de la SMART qu’elle jugeait trop virulents. Certains ont d’ailleurs été condamnés à 6 mois de prison avec sursis mercredi matin pour des violences contre le commandant du port le mois dernier.
De plus, MCG empêchait ce lundi l’accès au port aux agents de la SMART.
La CGT Ma accuse MCG
Le porte-containers «Challenger» arrivé ce mercredi a d’ailleurs été mouillé à l’extérieur du port avant de savoir ce qu’il adviendrait de son chargement. Une réunion s’est tenue à ce sujet en préfecture ce mercredi soir à 18h, à l’invitation de Seymour Morsy. Le préfet avait convié le conseil départemental, propriétaire du port, le délégataire MCG, la SMART, et la représentante de CMA-CGM.
De son côté, la CGT Mayotte menée par Salim Nahouda, veille sur les intérêts de la SMART. Il rappelait dans un communiqué de presse le chantage à l’AOT dont il accuse Ida Nel « en imposant que la SMART soit sous-traitante de MCG », et les investissements dans les outils portuaires que sont les grues et les RTG effectués « unilatéralement et sans concertation et sans que les instances portuaires ne se réunissent (Conseil, commissions…) ». Des griefs que l’accord du mois de décembre n’est pas parvenu à calmer.
C’est d’ailleurs ce qu’il ressortira de la réunion de ce mercredi soir : «Les parties ne sont pas arrivées à un point d’accord, nous avons prévu de nous revoir», indiquait au JDM Fatima Souffou, vice-présidente de conseil départemental en charge des transports. Elle précisait que le problème porte toujours sur la double activité de manutention et de gestionnaire de la société d’Ida Nel aux yeux des représentants de opérateur historique SMART.
Selon nos informations, le préfet aurait pris des dispositions pour que le bateau soit travaillé demain, évitant ainsi son départ prématuré et des pénuries possibles.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.