Le conseil municipal qui s’est tenu ce dimanche 11 décembre à Acoua a de quoi rendre jalouses de nombreuses communes de Mayotte. Il a adopté à l’unanimité toute une série de mesures pour «améliorer concrètement la vie des habitants de la commune»… sur fond de santé financière retrouvée.
Le conseil peut en effet s’appuyer sur l’amélioration de la situation budgétaire «qui est aujourd’hui passée au vert suite à un travail partenarial d’assainissement des comptes communaux», indique la municipalité dans un communiqué. Acoua peut ainsi utiliser plus sereinement une enveloppe de 63.000 euros qui vient d’arriver, correspondant au Fonds de Péréquation Intercommunal (FPIC) pour 2016.
La municipalité se dote aussi d’une «régie de recettes» qui recevra les sommes provenant de la location des infrastructures et équipements communaux. Cette régie, mise en place avec le concours du comptable public, va sécuriser ces revenus pour financer «prioritairement» les activités périscolaires. Là encore, Acoua veut «gagner davantage en autonomie budgétaire en privilégiant ce type de financements innovants».
Moderniser les services
Le conseil a d’abord adopté des mesures de réorganisation et de «modernisation» des services communaux, avec l’adoption d’un nouvel organigramme et du nouveau régime indemnitaire (RIFSEEP) de droit commun, et la modification du règlement intérieur.
«Il s’agit ici de moderniser les services pour doter la commune d’un outil opérationnel au service du développement économique et social. A l’heure de la RUPéïsation, des fonds européens et de l’approfondissement de la départementalisation, le Conseil se dote d’une nouvelle architecture des services qui sera à même de faire face à ces nouveaux défis du développement économique et social», affirme la municipalité.
Numérique et Mission locale
Ce sont ensuite des mesures plus concrètes pour les habitants qui ont été votées. La ville va signer une convention avec le GIP Cariforef pour la mise en place d’un «espace numérique», un dispositif appelé à compléter les bornes de wifi gratuit qui couvrent déjà l’ensemble du territoire communal. La ville veut faire de ce nouvel espace numérique «un lieu de travail, d’information et d’accompagnement à destination de la population, notamment des jeunes».
Egalement pour les jeunes, la ville veut une permanence de la Mission locale. La volonté est de rapprocher une institution qui accompagne la jeunesse et qui, à l’heure actuelle, est très éloignée de la commune.
Sécuriser le cadastre
Concernant la santé, la commune travaille avec l’ARS (Agence régionale de santé) pour établir un «diagnostic local de santé» pour envisager des actions ciblées pour la population. Ensemble, elles planchent aussi sur le «projet de santé» de la ville autour des thématiques de l’eau et de l’assainissement pour conforter la mise en place du Plan Communal de Lutte contre l’Habitat Indigne (PCLHI).
On a également parlé de foncier lors du conseil, avec un partenariat engagé avec le Département pour identifier l’ensemble des parcelles de la commune et procéder à leur affectation. Un cadastre sécurisé, c’est en effet le moyen de définir une politique de développement économique… mais aussi d’élargir l’assiette de la fiscalité locale. «Ce travail permettra en outre de soulager, in fine, les quelques ménages qui paient aujourd’hui pour bien d’autres ménages non encore identifiés fiscalement», indique la commune.
Pour la dignité et le respect des défunts
Le Conseil s’est aussi penché sur le sujet des lieux d’inhumation. Certains d’entre eux ont vocation à être cédés prochainement à la commune. Un budget de 140.000 euros a été inscrit pour la rénovation et la sécurisation de ces lieux «sensibles pour la population et pour notre culture».
La commune se place dans la perspective de la création des cimetières communaux, en mettant aux normes les lieux existants. «Ces travaux rendus nécessaires, au vu de la réglementation de droit commun, contribuent à préserver la dignité que nous devons à nos défunts», indique la ville.
Un sentier sous-marin à Mtsangafanou
Pour finir, la commune s’engage aussi sur des projets liés au sport. Alors que d’importants travaux sont à l’étude pour remettre aux normes les installations sportives de la commune, Acoua a décidé d’adhérer à l’Association Nationale des élus en charge du Sport (ANDES). Elle sera ainsi reliée à un réseau d’influence d’envergure nationale sur les questions en lien avec le sport et la jeunesse.
Le conseil municipal a enfin acté la création d’un sentier sous-marin à la plage de Mtsangadoua (Mtsangafanou). Il est question de pratique sportive et d’environnement puisque les élus espèrent que l’initiative permettra, particulièrement aux scolaires, d’être sensibilisés à l’urgence de protéger le lagon «pour transmettre aux générations futures ce patrimoine exceptionnel».
Acoua souhaite faire de sentier sous-marin, un des moteurs du «nouveau dynamisme économique» que la municipalité entend impulser.
RR
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