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Cette fois-ci, la bataille du ciel de l’Océan Indien est vraiment engagée. Compagnie aérienne contre compagnie aérienne, la France et les Comores ont engagé un bras de fer avec des répercussions pour de très nombreux passagers qui vont se retrouver bloqués dès ce mardi. Le JDM annonce en effet que le Directeur général des transports de l’Union des Comores suspend le programme de vol d’Air Austral et Ewa entre Mayotte et La Réunion d’un côté, et les Comores de l’autre.
Concrètement, cela signifie que les deux compagnies françaises ne sont plus autorisées à réaliser les vols commerciaux prévus au départ et à destination des 3 îles de l’Union des Comores, avec un effet immédiat et pour une durée encore indéterminée.
L’annonce a été faite par le directeur général des transports des Comores dans un courrier adressé, hier lundi 26 décembre, au directeur général de l’aviation civile française (DGAC), basée à Paris. (Depuis, l‘interdiction a été levée).
L’A320 dans le viseur
Très clairement, la mesure est une réponse à un autre courrier, envoyée par la DGAC française aux Comores, jeudi dernier, le 22 décembre. La France annonçait alors aux autorités de l’aviation comorienne, son refus de valider le programme de vols d’Inter Îles Air avec son nouvel Airbus 320. La compagnie comorienne souhaitait réaliser 5 fréquences hebdomadaires entre Mayotte et Moroni et deux autres entre Moroni et Pierrefonds, l’aéroport du sud de La Réunion.
Ce refus est motivé par deux raisons. La première est la vente sur le site internet d’Int’Air Îles de billets entre Dzaoudzi et Pierrefonds, via Moroni. Cela s’appelle du «cabotage», c’est-à-dire l’exploitation d’une ligne à l’intérieur d’un état par une entreprise de transport aérien d’un autre état. Or, l’accord aérien entre la France et les Comores interdit le cabotage. La DGAC française explique donc que ces billets constituent une infraction aux règles en vigueur entre les deux pays.
L’argument de la menace terroriste…
Mais le courrier de la DGAC française ne s’arrête pas là. Il évoque également un autre argument pour refuser le programme de vol d’Int’Air Îles: «le contexte mondial de menace terroriste élevé». En clair, les mesures de sécurité à l’aéroport de Moroni ne seraient peut-être pas suffisantes.
Pour s’en assurer, les autorités aéronautiques françaises ont «proposé» à leurs homologues comoriennes «une mission d’évaluation» des mesures de sûreté en vigueur à Hahaya. Et du résultat de cette mission dépendra les conditions dans lesquelles le programme de vols pourrait être accepté.
… L’argument qui énerve
Du côté des Comores, c’est une double réponse qui a été apportée. Concernant le cabotage, Int’Air îles a modifié sa copie. Elle propose désormais des vols avec deux billets distincts : le premier entre Mayotte et Moroni, le 2e entre Moroni et Pierrefonds. La compagnie est ainsi en accord avec les réglementations.
Face à l’argument du risque terroriste, ce sont les autorités comoriennes qui ont répliqué… A la mesure d’un agacement facilement imaginable. Leur raisonnement est implacable: S’il existe une menace terroristes élevée, elle ne peut pas concerner le seul A320 d’Int’Air Îles. Logiquement, ce même risque prévaut aussi autour des vols d’Ewa et d’Air Austral. En conséquence, leur programme de vols est suspendu… dans l’attente des résultats de la mission d’évaluation menée par la France «en janvier».
Un blocage pendant les vacances
Blocage contre blocage, les deux pays semblent défendre les intérêts de leur(s) propre(s) compagnie(s) aérienne(s). Mais en cette période de vacances, les répercutions vont être immédiates pour tous ceux qui devaient voyager entre Mayotte (ou La Réunion) et les Comores via Ewa ou Air Austral. Et cela fait du monde. Rien qu’hier lundi 26 décembre, à l’aéroport de Dzaoudzi, sur les vols au départ et à l’arrivée, 8 intéressaient les Comores dans chacun des deux sens… dont ceux opérés par Ewa.
Pour tous les voyageurs qui seraient concernés par la rentrée scolaire et s’inquièteraient de ne pas pouvoir rentrer à temps, ils peuvent d’ores-et-déjà envisager d’autres solutions de transports, ou espérer qu’une solution soit trouvée d’ici là… Il reste 10 jours.
RR
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