28.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
AccueilorangeImmigration : comment faire vivre les amendements Thani ?

Immigration : comment faire vivre les amendements Thani ?

Une fois les statistiques livrées sur le taux de population étrangère, que fait-on ? Si l’intensification de la lutte contre l’immigration est une réponse régalienne, on ne peut se reposer pour l’instant que sur la dérogation du droit du sol à Mayotte. Mais il va falloir du temps et de la communication.

Les statistiques ont confirmé le ressenti : la moitié de la population Mahoraise est composée d’étrangers. Un propos qui friserait l’oxymore, c’est à dire utilisant deux termes contradictoires, si nous ne savions que pour 50%, il s’agit de personnes en situation régulière. En tout cas, il est difficile d’écrire maintenant, les Mahorais de Koungou, puisque précisément et selon les critères froids et objectifs de l’INSEE, ce sont des étrangers qui composent avec une majorité de 63% « la population de Koungou ».

Pour endiguer ce flux migratoire que la population a senti bien avant qu’il ne soit figé en données de verre à moitié plein, le sénateur Thani Mohamed Soilihi, qui avait dans un premier temps, et aux côtés de Catherine Tasca, évoqué une nécessaire modification du droit du sol, l’a fait évoluer.

Appuyés par le président Macron, ses deux amendements  qui contraignent un des deux parents d’un enfant né à Mayotte, à avoir été en situation régulière et continue, au moins trois mois avant la naissance, et qui durcissent les sanctions contre les auteurs de reconnaissance préalable de paternité, sont désormais théoriquement applicables depuis l’entrée en vigueur de la loi le 10 septembre 2018.

Un décret à publier

Avec Catherine Tasca qui avait évoqué en 2016 une évolution nécessaire du droit du sol

Mais en réalité, il faut encore une condition. Que soit publié le décret autorisant la mention de la situation régulière d’un des deux parents sur l’acte de naissance de l’enfant. En attendant, les personnes dans ce cas peuvent conserver la carte de séjour comme preuve, en attendant que l’enfant fasse sa demande de naturalisation.

Rappelons que pour obtenir la nationalité française, selon l’âge, les conditions à remplir sont différentes. Entre 13 et 16 ans de leur enfant, les parents étrangers qui remplissent la condition « Thani », peuvent réclamer la nationalité en son nom, si l’enfant réside à Mayotte depuis l’âge de 8 ans. Dès 16 ans, l’enfant peut la demander, toujours si ses parents remplissent la condition dérogatoire pour Mayotte, et s’il a eu sa résidence habituelle à Mayotte pendant une période d’au moins 5 ans, depuis l’âge de 11 ans.

Des effets à moyen terme

Entrée hôpital Sheik Jassin Bin Jabar Al-thani HOMBO à Anjouan

Mais aussi, pour que s’applique pleinement dans la pratique l’évolution du droit du sol, les officiers d’Etat civil devront être briffés sur le nouveau mode de rédaction des actes de naissances. Selon nos informations, une circulaire serait en préparation.

Bien entendu, il va falloir évaluer la portée de ces amendements ensuite. Et selon l’auteur des textes lui-même, il va falloir le temps que l’onde se diffuse : « Mes amendements n’interdisent pas à un étranger de naître à Mayotte. Il va donc falloir communiquer aux parents concernés l’impossibilité pour leurs enfants d’obtenir ultérieurement la nationalité française. Le temps que l’information circule, on ne sentira peut-être les effets que dans 4 ou 5 ans. »

Communiquer à Anjouan surtout, puisque si les habitants sont toujours plus nombreux à tenter la traversée pour trouver soins ou scolarité qu’ils n’ont pas chez eux, il s’agit de limiter les séjours longue durée mus par un espoir de naturalisation.

Anne Perzo-Lafond

2 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...