Le 10 mai prochain se déroulera la 4e édition du Mahoraid. Alors que les coureurs peaufinent leur préparation, les bouénis s’y mettent aussi. Pour la première fois, les marcheuses réaliseront plus de 49 km en relais.
«C’est la première fois que je ferai un parcours aussi long. Pour l’instant, je n’ai jamais dépassé 20km.» Hanane n’est pas effrayée pour autant. La jeune femme se prépare pour marcher sur les 35 derniers kilomètres du Mahoraid. Pour la première fois, l’épreuve s’ouvre aux marcheuses mahoraises en leur proposant trois relais : Dzoumogné-Combani (13km) avec un départ à 4 heures, Combani-Miréréni (20,7km) à partir de 8h puis Miréréni-Plage de Mzouazia (15,9km) départ prévu à 13h. Environ 200 femmes devraient se répartir sur ces trois portions et une grande partie d’entre elles devraient se retrouver pour les tous derniers kilomètres.
Ce lundi soir à Sada, Hanane est venue pour s’entraîner. Deux fois par semaine, elle assiste aux cours de «Moov Africa» de l’association Sua, un mélange de danses traditionnelles mahoraises et africaines et de fitness. «Ca fait 8 mois que je viens et en voyant les autres faire des randonnées le week-end, je m’y suis mise. La première marche que j’ai faite, c’était en décembre, le jour de la mort de Mandela !»
Pour le Mahoraid, elle compte battre tous ses records personnels en marchant sur les deux derniers relais.
Découvrir l’esprit de compétition
«En les faisant participer à cette épreuve, je veux qu’elles aient au moins une fois l’esprit de compétition, explique Mansour de l’association Sua. Elles vont devoir marcher en regardant la montre et se dépasser.» Ce changement de mentalité est déjà à l’œuvre et la notion de défi plait de plus en plus à ces femmes qui n’ont pas toujours le profil d’athlètes mais qui découvrent peu à peu le plaisir et l’importance du sport.
Sua a commencé ce travail en 2011 à Mtsapéré avec des séances de fitness qui se sont généralisées : Ouangani, Dembéni, Mtsamboro, Bouéni, Kani-Kéli, Koungou… Les femmes mahoraises se sont laissées séduire par l’activité et se mettent vraiment au sport. «Cette idée me trottait dans la tête depuis longtemps. Ça me semblait important d’apporter une réponse aux problèmes de surpoids ou de santé en général et à l’absence de propositions pour ceux et celles qui n’avait jamais fait de sport», précise Mansour. C’était aussi une façon, de participer à l’émancipation des femmes mahoraises, inviter à s’absenter du foyer pour pratiquer leurs propres activités.
Aïda marche tous les week-ends deux à trois heures mais elle ne pourra pas faire le Mahoraid, elle doit garder les enfants. Strati, elle, s’est débrouillée avec la famille. Elle sera sur la ligne de départ à 4 heures à Dzoumogné et devrait donc passer le relai à Hanane à l’issue de ses 13 kilomètres.
La fin des inscriptions* pour cette super-marche des bouénis du mahoraid approche. Plus d’une centaine de femmes se sont déjà engagées. Elles pourraient être deux fois plus nombreuses à participer.
RR
*Pour s’inscrire à la marche du Mahoraid : 0639.40.14.63 ou 0639.23.75.29.
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