Lors de l’interview qu’il nous avait accordée, Jean-Mathieu Defour n’y était pas allé avec le dos du scalpel pour décrire l’état de l’hôpital : “Les murs sont troués, les plafonds s’effondrent, pourquoi l’entretien n’a-t-il pas été fait ces dernières années ?!” Le nouveau directeur du Centre hospitalier souhaitait, tout en s’attelant au projet du 2ème hôpital, résoudre les problèmes de l’actuel, “pour que les soignants travaillent en sécurité, il faut de meilleures conditions de travail”. C’était en mai 2022, et on en est déjà à la 2ème phase de travaux.
La 1ère portait sur l’accueil des patients, et avait été bouclée en un mois et demi. Il remédiait à un état de vétusté avancé, avec corrosion, moisissure et malfaçons, de constaté. Achevé le 26 juillet, il s’est doté de nouveaux systèmes d’aération et d’éclairage ainsi que d’un sol adapté aux exigences d’un service d’urgences.
Le chantier de rénovation a été découpé en plusieurs phases afin de ne pas trop perturber les services. La 2ème phase des travaux aux urgences s’effectuera en deux temps : sur les 10 box concernés les travaux avanceront par deux fois 5 box pour assurer une continuité de soins. Cette phase permettra la réfection des sols et plafonds, la remise en peinture des murs et des niveaux des éléments techniques ainsi que le remplacement des sanitaires.
Cette fois, il va s’agir de la remise aux normes du service de la stérilisation et la sécurité sanitaire des blocs opératoires. Et là encore, il y a de quoi faire. “La stérilisation du Centre Hospitalier de Mayotte ne correspondait plus aux normes sanitaires en vigueur”, constate l’équipe en place. De quoi s’interroger sur la certification de niveau B délivrée au CHM par la Haute Autorité de Santé (HAS) en février 2021, qui saluait la qualité des pratiques de l’établissement et l’investissement de l’ensemble des professionnels quant à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins aux bénéfice des patients. On mesure à quel point ces professionnels portaient la dynamique malgré des conditions d’exercice difficiles.
Perte de la norme ISO 7
Le service de stérilisation va être entièrement reconstruit, tout en conservant son activité. L’investissement se monte à 2,3 millions d’euros, et comprend l’acquisition de 3 nouveaux laveurs désinfecteurs, un stérilisateur basse température et 1 cabine de lavage, 3 thermosoudeuses, des équipements de transports de matériel chirurgical, le tout pour un coût global d’environ 1 million d’euros. Les travaux porteront sur une reconfiguration des locaux “permettant une maîtrise du risque infectieux et un respect des principes de la marche en avant en stérilisation”: reprise de l’étanchéité des sols, leur consolidation et leur réfection en sol souple, mise en place de nouveaux matériaux constitutifs des murs et des plafonds, matériaux répondant aux normes sanitaires nationales, installation de nouveaux équipements de traitement d’air et de maîtrise du risque nosocomial hospitalier, remise aux normes des installations électriques et de la qualité de l’eau par de nouvelles installations techniques adaptées, mise en place de nouvelles conditions de travail et des organisations offrant plus d’espaces et d’ergonomie, garantissant une meilleure qualité de vie au travail. Ils devraient s’achever le 15 décembre prochain.
Quant aux blocs opératoires, ils n’étaient plus qualifié ISO7 en raison d’un déficit de sécurité sanitaire. L’objectif des travaux va être de retrouver et de garantir cette norme ISO 7 des blocs par le remplacement de portes automatiques étanches, la réparation et la mise en conformité des installations électriques, la remise en peinture totale des locaux bloc, la vérification des bons traitements d’air des blocs opératoires. Cette opération comprend également la remise au propre des locaux environnant de ce service (circulation, vestiaires, stocks…).
Une 3ème étape avait été annoncée, portant sur la rénovation du service des hospitalisations d’urgence. “Il faut encore six mois de travaux pour que le service des urgences soit entièrement rénové” avait indiqué le directeur général du CHM en juillet.
A.P-L.
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