Pour rassurer tout à fait les indécis, Del, le directeur artistique de Milatsika, n’a pas fait les choses à moitié côté sécurité à Chiconi : fouille des sacs à l’entrée, avec palpation, interdiction d’entrer avec des boissons alcoolisées, des bières sont vendues sur place.
Ce vendredi soir, sous un ciel qui n’aura menacé de quelques goutes, un court moment, mais pas grave vu que des chapeaux étaient offert lors de l’achat des billets, Costy a enchanté de sa voix les amateurs de musique groove, proche des sonorités de Maalesh. Une musique très comorienne, le duo de guitare emporte immédiatement les foules.
Ne parlons pas de Del Zid, l’organisateur en chef, ensuite que tout le monde connaît, et dont le gaboussi et les chanteuses nous plonge dans les mélodies aux sons à la fois bantoues et polyphoniques malgaches. Parmi les musiciens justement, un violon malgache, et un dzendze, avec Colo Hassane de Chiconi à la manœuvre, un des derniers facteurs de gaboussi de l’île. Au fil des chansons, on passe de l’incantation des prières africaines, aux rythmes effrénés qui ne peuvent qu’inviter les spectateurs à se déhancher.
“Le soleil brille” de Prévert
Il arrive de Marseille Nevche, dont le chanteur Nevchehirlian, se partage entre ses origines arméniennes et espagnole. Prof de français, son amour des mots se ressent au micro, il va rythmer et jongler avec eux, jusqu’au morceau final, véritable épreuve de force de lecture rapide d’une feuille qu’il tient à bout de bras. Il a sorti en 2014 l’album « Rétroviseur ». Hier soir, ils ont chanté le célèbre « Attendez-moi sous l’orme », de Prévet, extrait de l’album « Le soleil brille ». Son passage aura surpris ceux qui s’attendaient à une soirée aux sons purement régionaux, mais enchanté les amateurs de rock et de soul, puisqu’il alterne avec bonheur les deux genres.
C’est Mikidache qui clôtura la soirée. On ne présente plus ce lauréat du Prix Découverte de RFI en 1999, mais il faisait là son grand retour sur scène après quelques années de pause.
Ce samedi soir*, au programme : Klan Demba, qui s’est imposé dans le paysage musical mahorais, Mehdi Nassouli, aux sonorités marocaines, Diho et son dzendze, qu’on ne présente plus, le « roi du salegy », le malgache Jaojoby, et enfin, les reggae men de Mwalim Klan.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
* En face de la mairie de Chiconi
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